El Moudjahid - CNAS/HCA : démarche commune
La Caisse nationale des assurés sociaux, en coordination avec le Haut Commissariat à l’Amazighité tient, depuis hier à Alger, un forum de deux jours portant sur la formation et l’information au profit des agents chargés de l’accueil et de la communication. Dans son allocution d’ouverture, le directeur de la Cnas dira que cette rencontre, placée sous le thème de «Tamazight, une passerelle de communication», s’inscrit dans la cadre de la volonté politique à promouvoir la langue amazighe au niveau des structures de la Caisse qu’il dirige en tant que service public par excellence. Aussi, Hassan Tidjani Haddam indique qu’un tel forum a pour but de concrétiser le programme d’actions de la Cnas, à travers notamment la promotion de la communication de proximité avec toutes les franges de la société. Enchaînant, l’orateur explique que le forum est également dédié à faire connaître aux agents de communication «les meilleures méthodes de conduite et de comportement avec les citoyens parlant la langue amazighe. Objectif : rapprocher l’administration des citoyens.
Cnas : lancement d’une campagne de sensibilisation au diabètePour le DG de la CNAS, tamazight, qui est présente dans les médias, est nécessairement appelée à se développer de manière considérable dans la communication avec les citoyens en sensibilisant les employés et les gestionnaires à tenir compte du contexte linguistique dans lequel ils exercent. Il est question d’assurer l’amélioration qualitative des conditions d’exercice du travail d’accueil et d’orientation, en mettant en exergue des connaissances linguistiques et les expériences d’échanges. Dans un autre registre, M. Haddam a annoncé le lancement d’une compagne de sensibilisation relative aux complications du diabète, notamment durant le mois de Ramadhan, qui s’étale jusqu’au 5 juin prochain. Dans son allocution d’ouverture, Seif El-Hak Cheurfa, représentant du Premier ministre, a indiqué que ce forum se situe dans le contexte de l’officialisation de l’amazigh, précisant qu’il traduit la volonté politique du gouvernement à l’introduction effective de tamazight, sa consolidation au sein de la société et des institutions ainsi que sa promotion en tant que langue, civilisation et culture. Et rappelle une des phrases du Président Bouteflika qui a précisé, en mots clairs, que l’amazighité constitue un «élément fondamental» de l’identité nationale, un statut lui permettant de trouver sa «place naturelle». D’autre part, il relève le rôle de l’Académie algérienne de langue amazighe dans, entre autres, la généralisation de l’usage de cette langue.
La nouvelle Constitution rehausse la place de l’amazighDe son côté, le SG du HCA précise, d’emblée, que «notre mission est de s’impliquer davantage dans l’affirmation de l’amazigh en tant qu’outil moderne contribuant à la cohésion sociale et au développement, et à l’innovation scientifique, littéraire et culturelle». Il annonce la confection d’un dictionnaire ayant un lexique spécialisé qui sera une plus-value pour les cadres de la Cnas. Aussi, Si El Hachemi Assad fait savoir que la nouvelle Constitution «rehausse la place de l’amazigh dans l’échiquier institutionnel national». Et vise l’ancrage de cette langue «sur le terrain de la recherche, sa promotion et son rayonnement sur l’ensemble du territoire national». S’agissant de la rencontre d’hier, il la qualifie de «début d’une phase plus ardue, plus subtile demandant une démarche intelligente, précautionneuse et réfléchie». Dans son intervention, le premier responsable du HCA précise que d’autres initiatives similaires sont entreprises avec des ministères concernés par l’usage de l’amazigh. À titre d’exemple, il cite la «réponse positive» du département de la Justice, ainsi que des cycles de formations destinées aux équipes spécialisés dans le recueil des témoignages et la protection des archives sous l’égide du ministère des Moudjahidine. Le HCA, rappelle le responsable, travaille avec le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales pour l’adoption des noms amazighs sur les routes. Une démarche qui traduit la volonté et la disposition du gouvernement à réhabiliter l’environnement culturel et historique de l’Algérie. Répondant aux questions, le conférencier précise qu’on travaille avec un programme d’action, rejetant en bloc l’existence de toute forme de résistance. Lui emboîtant le pas, M. Tidjani dira que les résistances relèvent d’un autre âge, d’un autre temps. Il y a lieu de préciser que le forum est encadré par des enseignants, des universitaires et des chercheurs des départements de langue et culture amazighes des universités de Tizi-Ouzou, Batna, Béjaïa et de Bouira. Au cours de ce symposium, deux agents par wilaya seront formés pour qu’ils dispensent, à leur tour, des formations au sein de leurs agences respectives pour initier les chargés d’accueil et d’orientation à un lexique spécifique en amazigh. Ce forum qui regroupe 120 participants a pour but de concrétiser le programme d’actions de la CNAS, notamment dans son volet de communication et d’information à travers la promotion de la communication de proximité avec les franges de la société.
Fouad Irnatene El Moudjahid du mardi 31 mai 2016